Malgré la morosité économique, certains secteurs poursuivent leur développement en 2013 : restauration, commerce alimentaire de proximité, vente d’articles d’occasion… La clé de leur réussite ? Les enseignes de ces secteurs se réinventent pour répondre aux nouvelles tendances de consommation.

La croissance n’est pas en berne pour tout le monde. La restauration est sans nul doute le secteur du commerce organisé qui tire le mieux son épingle du jeu. « Ces enseignes se renouvellement sans cesse, s’adaptant aux comportements des acheteurs et à la désynchronisation des repas. Les clients mangent toute la journée et recherchent des offres snacking économiques », explique Pascal Madry, directeur de la fédération Procos qui rassemble 240 enseignes du commerce spécialisé. Il estime que le secteur va progresser de 8 à 9 % en 2013. Le cabinet Xerfi confirme, dans une étude publiée en janvier, le succès des formules de déjeuner prêt à manger. « Les fabricants redoublent d’innovations pour se différencier de la concurrence. Certains sophistiquent leurs recettes. D’autres adaptent leurs conditionnement ou se positionnent sur des marchés de niches, comme le halal ou les wraps », souligne l’étude Xerfi. Si leurs concepts évoluent, ces franchises réinvestissent massivement les gares et l’entrée des grands magasins pour capter les consommateurs pressés.

Consommer malin et prendre soin de soi

Les commerces alimentaires spécialisés et les enseignes de chocolat s’inscrivent dans cette même tendance. Ils retrouvent le chemin de proximité et adaptent leur offre au budget des consommateurs. « L’environnement devient plus difficile. Les clients recherchent à la fois la facilité et les petits plaisirs quotidiens, à portée de budget », analyse Pascal Madry (Procos), qui mise sur une évolution de 5 % de son parc en 2013. Le secteur du soin et de la parfumerie devrait également poursuivre son développement, pour progresser de 5 à 6 % en 2013, selon la fédération Procos. Les ouvertures d’instituts de beauté vont bon train et fleurissent particulièrement dans les petites villes ou les communes de 5 000 habitants. Pascal Madry analyse cette tendance par « la volonté des Français de prendre soin d’eux, de s’offrir des soins pour le corps ou le visage afin de mieux gérer leur stress ». L’arrivé des bons cadeaux a, par ailleurs, largement contribué à cibler un public aussi bien féminin que masculin.

Autre secteur porteur : les enseignes d’occasions de jeux informatique ou d’électroménager. « Les clients ne renoncent pas à consommer, mais ils souhaitent acheter malin et maîtriser leur budget, en se tournant vers des enseignes de second main », explique Chantal Zimmer, présidente de la Fédération française de la franchise (FFF). Le ralentissement de la consommation s’accompagne ainsi de nouvelles habitudes : les clients sont prêts, par la force des choses, à acheter moins… mais mieux. Les enseignes à succès l’ont bien saisi. Leur capacité d’adaptation est un atout indéniable pour faire face à une conjoncture qui se remet avec difficulté de la crise.